![Marshall, le Robot Agent de Sécurité qui fait baisser la Criminalité grâce à l’IA (Video) Marshall, le Robot Agent de Sécurité qui fait baisser la Criminalité grâce à l’IA (Video)](https://www.maxigadget.com/wp-content/uploads/2024/09/marshall-le-robot-qui-fait-agent-de-securite.jpg)
Les dernières avancées en intelligence artificielle (IA) ont été principalement logicielles, comme l’illustrent les chatbots tels que ChatGPT. Toutefois, nous voyons encore peu de robots physiques dans notre quotidien. Cela pourrait bientôt changer avec l’apparition de robots de sécurité autonomes. À Kansas City, un robot de sécurité baptisé Marshall a fait ses débuts au centre commercial Brywood, et il semble déjà avoir un impact notable sur la réduction de la criminalité. Mais cette technologie innovante n’est pas sans soulever des interrogations, notamment en ce qui concerne la protection de la vie privée.
Marshall : un robot de sécurité innovant qui patrouille sans armes
Marshall est loin du stéréotype du robot humanoïde que l’on pourrait imaginer pour sécuriser un centre commercial. Ce robot, de 270 kg et mesurant 1,5 mètre de hauteur, est construit sur le châssis d’une voiture intelligente. Il patrouille les parkings du centre commercial sur des roues, rappelant davantage R2-D2 de « Star Wars » qu’un agent de sécurité traditionnel. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Marshall n’est pas armé : il ne transporte ni armes à feu, ni tasers, ni aucun dispositif offensif.
Son objectif est plutôt de collecter des informations sur des incidents potentiels. Par exemple, il a déjà prouvé son utilité en capturant la plaque d’immatriculation d’une voiture impliquée dans un délit, permettant ainsi aux forces de l’ordre de retrouver et d’interpeller les suspects.
Des résultats encourageants : une réduction de la criminalité de 50 %
Marshall, malgré sa lenteur et son apparence non intimidante, a montré une efficacité surprenante. Selon les responsables du centre commercial, la présence du robot a contribué à réduire la criminalité dans la zone de près de 50 %. Cette réduction est un résultat impressionnant qui démontre que l’IA peut jouer un rôle significatif dans la sécurité publique, même avec une approche non agressive.
L’acceptation du public a également été plutôt positive. Contrairement aux craintes habituelles concernant l’utilisation de robots de sécurité, de nombreux visiteurs ont déclaré se sentir plus en sécurité grâce à Marshall. Sa présence dissuade les comportements criminels et assure une surveillance continue, patrouillant le parking 21 heures par jour, ne s’arrêtant que pour de courtes périodes de recharge de 15 à 30 minutes.
Un déploiement limité, mais prometteur
Malgré ces résultats positifs, Marshall reste une rareté. Seuls deux autres robots de ce type sont actuellement en service, tous deux opérant dans des bâtiments gouvernementaux. Le coût élevé de la technologie et les préoccupations liées à l’utilisation de l’IA dans des contextes de sécurité publique peuvent expliquer cette faible adoption. Toutefois, les performances de Marshall montrent que les robots de sécurité pourraient devenir plus courants dans un avenir proche, notamment si leurs coûts de production diminuent et que leurs avantages continuent de se confirmer.
L’envers du décor : la collecte de données personnelles sans consentement
Mais cette nouvelle technologie n’est pas sans controverses. Le recours à l’IA dans des robots de sécurité comme Marshall pose des questions éthiques majeures, notamment en matière de collecte de données. Comme l’a rapporté Brian Johnson, un journaliste de KMBC, Marshall “sait même qui vous êtes lorsque vous passez devant lui.” En effet, le robot collecte les adresses IP des appareils électroniques qui se trouvent à proximité. Cela signifie que chaque personne passant près de lui peut potentiellement être suivie sans son consentement explicite.
Cette collecte de données soulève plusieurs préoccupations. D’abord, elle est effectuée sans que les individus en soient informés ou qu’ils aient donné leur accord. Beaucoup de visiteurs du centre commercial ignorent que leur adresse IP est enregistrée simplement en étant à proximité de Marshall. De plus, le traitement de ces données reste flou : on ne sait pas si ces informations sont stockées localement sur le robot, transférées vers une base de données externe, ou détruites après un certain temps.
Les dilemmes éthiques de la surveillance par IA
Le cas de Marshall soulève des questions plus larges sur l’utilisation de l’IA pour la surveillance publique. D’une part, ces technologies peuvent améliorer la sécurité, dissuader les comportements criminels et assister les forces de l’ordre. D’autre part, la collecte de données sans consentement alimente les craintes concernant la vie privée et les libertés individuelles.
L’absence de transparence sur la manière dont les données sont collectées, stockées et utilisées est un problème majeur. Si l’utilisation de l’IA dans la sécurité publique peut sembler justifiée pour protéger les citoyens, elle ne doit pas se faire au détriment de leurs droits fondamentaux. Les entreprises et les autorités qui déploient de tels dispositifs doivent impérativement informer le public des types de données collectées, de leur utilisation et des mesures de sécurité en place pour protéger ces informations.
Trouver l’équilibre entre sécurité et respect de la vie privée
Pour que des robots comme Marshall soient acceptés par le public, il est essentiel de trouver un équilibre entre les bénéfices en matière de sécurité et le respect de la vie privée. Il est crucial que les entreprises et les autorités qui mettent en œuvre ces technologies travaillent à améliorer la transparence et à garantir que les données personnelles soient protégées de manière adéquate.
Le cas de Marshall montre qu’il est possible d’utiliser l’IA pour améliorer la sécurité publique, mais il souligne aussi la nécessité d’un cadre éthique clair et rigoureux. À mesure que ces technologies se développent, elles doivent être accompagnées d’une réflexion approfondie sur leurs implications pour la société. Marshall est peut-être un premier pas vers un avenir où les robots et l’IA joueront un rôle clé dans notre sécurité quotidienne, mais il est crucial que cet avenir soit construit sur des bases éthiques solides.