Magasinage autonome | L’actualité


Chez Mamie Clafoutis rue Saint-Denis à Montréal, il n’y a plus aucune caisse enregistreuse. Pour acheter un croissant ou une tarte, il suffit de se servir sur les étagères, de numériser le code QR du produit avec son téléphone et de conclure la transaction sur son appareil.

« On a encore des conseillers à la vente, mais au lieu d’être pris derrière une caisse, ils répondent aux questions des clients. Et si quelqu’un n’a pas de téléphone pour payer, le personnel peut faire la transaction avec un appareil de la boutique », explique Joseph Sabatier, copropriétaire de la chaîne de boulangeries-pâtisseries.

Après les caisses libre-service déployées dans les épiceries, les technologies pour faire ses emplettes de façon autonome percent dans d’autres types de commerces, qui poussent l’innovation encore plus loin. 

Uniqlo et Décathlon installent par exemple des puces RFID dans les étiquettes de leurs produits depuis quelques années ; dès que le client dépose ses articles dans un bac à la caisse, ils sont identifiés par radiofréquence et le total s’affiche. Ces puces sont aussi utilisées contre le vol. 

Pour Mamie Clafoutis, l’objectif principal est de réduire les files d’attente aux heures de pointe. Mais la technologie de la jeune pousse montréalaise Leav permet également aux clients d’entrer dans la boutique à des moments où le personnel n’y est pas, soit dès 5 h le matin ou en soirée. Pour déverrouiller la porte du local, il faut alors numériser un code QR, créer un compte et effectuer une préautorisation de paiement avec sa carte de crédit.

Le même système a permis l’ouverture, en 2023, du petit dépanneur en libre-service LIB à Saint-Léandre, dans le Bas-Saint-Laurent. L’achalandage y aurait été trop faible pour rentabiliser la présence d’un employé. Les clients peuvent y accéder seuls 24 heures sur 24 grâce à une application ou à une carte de membre.

Amazon pousse ce concept encore plus loin dans ses dépanneurs Amazon Go et dans quelque 200 commerces utilisant sa technologie Just Walk Out, dont certains au Canada. Des caméras installées partout dans le magasin suivent le client à la trace et identifient ce qu’il prend (ou remet) sur les étagères. Et comme il s’est préenregistré avec une appli ou en présentant sa carte de crédit pour entrer, la transaction se conclut sans intervention de sa part, au moment où il sort.

« Les commerces avec d’importants pics d’affluence, comme les comptoirs alimentaires dans les arénas, sont parmi ceux qui peuvent le plus bénéficier de ces technologies », souligne Colleen Aubrey, vice-présidente principale d’Amazon Web Services, responsable notamment des commerces autonomes pour la multinationale. 

Les caméras demeurent l’outil privilégié contre le vol à l’étalage, mais d’autres systèmes de surveillance existent. Aux États-Unis, les clients du premier magasin 100 % autonome de l’enseigne Sam’s Club (une filiale de Walmart) doivent par exemple sortir sous de grandes arches qui mesurent le volume des articles dans les paniers à l’aide de caméras et comparent le tout avec ce qui a été numérisé et payé avec le téléphone.

Les jours des caissiers ne sont pas comptés dans tous les commerces pour autant. « Ces technologies ne conviennent pas à toutes les entreprises. Ça dépend de l’expérience qu’on veut faire vivre au client », croit Charles de Brabant, directeur général de l’École Bensadoun de commerce au détail de l’Université McGill. Car si personne n’aime faire la file pour payer, tout le monde aime se faire dire qu’il a choisi un beau chandail.



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