Vous connaissez le principe des intérêts composés dans le monde des finances personnelles : les intérêts reçus sur un investissement s’ajoutent au capital ; on obtient donc ensuite des intérêts sur des intérêts, ce qui fait augmenter encore plus la cagnotte.
Le concept décrit parfaitement l’évolution de l’Apple Watch au cours de la dernière décennie, de la première mouture à la toute nouvelle Series 10. D’une année à l’autre, les gains sont modestes. Mais les petites améliorations technologiques apportées à chaque modèle permettent aussi de plus grandes innovations par la suite. Comme des intérêts composés.
À la suite de mon essai de la première Apple Watch, il y a 10 ans, j’avais écrit dans une chronique qu’il était difficile de justifier l’achat d’un tel appareil, « plus cher que les autres uniquement en mettant de l’avant ce qu’[il] fait ». En 2024, l’affirmation ne tient plus. Après un mois d’essai de la montre de 10e génération d’Apple, voici ce qui m’a particulièrement marqué.
L’Apple Watch détecte d’importants problèmes de santé
L’aspect qui s’est le plus amélioré au fil des ans avec l’Apple Watch concerne la santé. Pas tant pour le suivi de son entraînement ou du nombre de pas faits en une journée (des bracelets Fitbit vendus pour une fraction du prix offrent à peu près la même chose), mais surtout par rapport à la détection de maladies et à la prévention de certains troubles.
Depuis quelques générations, l’Apple Watch est par exemple dotée de capteurs intégrés permettant de suivre son rythme cardiaque et d’enregistrer un électrocardiogramme. Les informations fournies par ces capteurs permettent aussi de déceler automatiquement la fibrillation auriculaire. Cette forme d’arythmie cardiaque, la plus fréquente au pays, touche près d’un million de Canadiens, selon la Société cardiovasculaire du Canada, et peut notamment entraîner des accidents vasculaires cérébraux.
Pour ce qui est des téléphones Android, la Pixel Watch 3 de Google note aussi la fibrillation auriculaire, mais seulement lors de l’enregistrement manuel d’un électrocardiogramme. Si vous ne faites pas d’arythmie à cet instant précis, la montre ne détectera donc rien.
Depuis cette semaine (grâce à une mise à jour), les Apple Watch Series 9, Series 10 et Ultra 2 peuvent également reconnaître l’apnée du sommeil, en observant les micromouvements d’une personne pendant la nuit, ce qui permet de déduire le nombre de respirations par minute (l’Apple Watch permet de comptabiliser ses heures de sommeil, alors les utilisateurs la portent souvent pour dormir). La Samsung Galaxy Watch7 offre aussi cette fonctionnalité, mais en mesurant le taux d’oxygène sanguin tout au long de la nuit.
Par ailleurs, l’Apple Watch mesure depuis quelques années les décibels ambiants et vous alerte si vous êtes dans un environnement trop bruyant. Jusqu’ici, on ne pouvait pas faire grand-chose avec cette information, à part quitter les lieux ou mettre des bouchons. Mais puisque les AirPods Pro sont maintenant dotés d’un mode de protection de l’audition qui permet de réduire les sons les plus forts pour tout de même bien entendre ce qui se passe autour de nous, il est possible de diminuer notre exposition au bruit de cette façon. À condition de posséder les deux appareils Apple, évidemment.
L’Apple Watch mesure désormais une série de « signes vitaux » (fréquence respiratoire, température au poignet, oxygène sanguin, temps de sommeil et fréquence cardiaque), grâce aux données de différents capteurs ajoutés à la montre au fil des ans, et dont certains ont été améliorés. Après avoir porté la montre quelques jours, vous aurez une idée de vos signes vitaux moyens, et la montre vous indiquera lorsque ceux-ci sont atypiques — dans certains cas, l’application est en mesure de vous avertir avant même que vous ne perceviez l’apparition des premiers symptômes d’un rhume ou d’une grippe, par exemple.
Le design s’améliore, mais ne se réinvente pas
Le design de la nouvelle Apple Watch est aussi un peu amélioré, avec notamment un écran plus grand et plus lumineux si on le regarde de côté. Lire un message, et surtout taper sur le clavier QWERTY de la montre, s’avère beaucoup plus facile que sur les modèles des dernières générations. Soulignons que même si la taille de l’écran a changé au cours des années, les bracelets de mon Apple Watch originale peuvent encore être utilisés avec le modèle le plus récent, un exploit relatif, certes, mais apprécié.
Détail à noter, cette montre est la plus mince conçue par Apple jusqu’ici. Personnellement, j’aurais préféré un boîtier plus épais, avec une batterie plus puissante. Alors que la montre Android OnePlus Watch 2 peut fonctionner de 48 à 100 heures sur une seule charge, l’Apple Watch doit encore être rechargée tous les jours.
Les fonctionnalités variées s’accumulent
L’accumulation des mises à jour matérielles et logicielles au fil du temps fait aussi que le coffre à outils de l’Apple Watch s’est considérablement garni.
La majorité des mille et une fonctions vous seront probablement inutiles. Pour ma part, je n’ai que faire du fait que la montre puisse m’offrir des informations sur les conditions de surf d’une plage. Je n’utiliserai pas non plus le nouvel outil qui utilise l’intelligence artificielle pour effectuer des traductions sans passer par Internet ou par l’iPhone (puisque j’ai toujours mon téléphone avec moi). Quelqu’un qui aime faire son jogging en voyage en laissant son téléphone à l’hôtel risque toutefois d’adorer cette possibilité.
Ma nouveauté préférée est simplement un nouveau cadran numérique qui, au lieu d’afficher les aiguilles d’une montre, découpe les photos récentes de mes enfants et réalise des collages avec des effets de couleurs que je trouve réussis (comme sur la photo ci-dessus).
Vendue à partir de 549 dollars (589 dollars pour le format un peu plus gros de 46 mm essayé ici), l’Apple Watch demeure quand même chère. Mais avec tout ce que la montre a maintenant à offrir, il est beaucoup plus facile qu’auparavant d’y trouver son compte.
